une tradition ancestrale qui revient en force
Vin et amphore entretiennent une relation millénaire. Aujourd’hui, on constate un regain d’intérêt pour les vins affinés en amphore. Cette technique, qui remonte à plus de 8 000 ans en Géorgie et en Mésopotamie, consistait à utiliser des amphores en terre cuite enfouies dans le sol pour la fermentation et l’élevage du vin. Ce procédé ancestral s’impose aujourd’hui comme une alternative recherchée par les amateurs de vins authentiques et expressifs.
Pourquoi affiner un vin en amphore ?
Les vins affinés en amphore se distinguent par une intensité aromatique et une texture particulières. Voici les principales raisons qui expliquent cet effet unique :
1. Micro-oxygénation subtile
L’amphore, en terre cuite ou en argile, est légèrement poreuse, ce qui permet une micro-oxygénation du vin comparable à celle du fût de chêne, mais sans apport tannique. Cette oxygénation douce assouplit les tanins et l’acidité, tout en renforçant l’expression aromatique et la structure du vin.
2. Préservation du fruit et du terroir
Contrairement aux barriques en bois qui imprègnent le vin de notes vanillées ou toastées, l’amphore conserve la pureté du fruit et met en valeur les caractéristiques du terroir. Résultat : des vins plus vibrants, minéraux et fidèles à leur origine.
3. Inertie thermique
L’argile possède une grande capacité à maintenir une température stable. Cette régulation thermique favorise une fermentation lente et maîtrisée, ce qui enrichit le profil aromatique et apporte une sensation de profondeur accrue au vin.
4. Forme et circulation des lies
La forme ovoïde ou conique de l’amphore favorise une convection naturelle du liquide, limitant le dépôt des lies et éliminant le besoin de bâtonnage. Cela favorise une autolyse des levures plus homogène, enrichissant le vin en texture et en complexité.
Quel impact sur le prix des vins en amphore ?
L’élevage en amphore implique des coûts plus élevés pour plusieurs raisons :
- Le prix initial d’une amphore est particulièrement élevé par rapport à une cuve inox.
- La neutralité de l’amphore ne permet pas de masquer certains défauts, ce qui oblige les vignerons à utiliser uniquement des raisins de grande qualité.
- L’affinage en amphore demande une surveillance accrue, augmentant ainsi les coûts de production.
Un exemple remarquable : Agylla de Paolo e Noemia d’Amico
Un excellent exemple de vin blanc élevé en amphore est Agylla, produit par la maison Paolo e Noemia d’Amico dans le Latium. Ce vin est issu du cépage Grechetto, réputé pour sa structure, son acidité marquée et ses arômes d’amande, d’herbes et de fruits jaunes. L’élevage en amphore :
- Accentue son côté minéral et texturé,
- Met en valeur son caractère salin, typique des sols volcaniques du Latium,
- Apporte une texture soyeuse et préserve sa vivacité.
Les risques de l’affinage en amphore
Si elle n’est pas maîtrisée, la micro-oxygénation peut entraîner une oxydation excessive et mener à une madérisation prématurée du vin. Pour limiter ce risque, les vignerons peuvent :
- Utiliser des amphores vitrifiées ou en grès, moins perméables à l’air,
- Conserver les amphores dans des caves fraîches pour éviter les variations de température,
- Adapter la durée d’élevage et assurer une surveillance rigoureuse du vin.
Conclusion
L’affinage en amphore séduit de plus en plus de vignerons et d’amateurs en quête de vins authentiques et expressifs. Grâce à ses effets sur l’oxygénation, la conservation du fruit et la complexité aromatique, cette méthode ancestrale s’impose comme une alternative précieuse à l’élevage en fût. Malgré un coût plus élevé, les vins affinés en amphore offrent une expérience unique et une expression pure du terroir.
Si vous souhaitez découvrir ce type de vin, pourquoi ne pas commencer par une bouteille d’Agylla ou explorer d’autres références issues de cette vinification singulière ?