Le Lazio (Latium) est la région de Rome, vivant dans l’ombre de la capitale.
le moyen âge et le vin
Au IVeme siècle, les barbares (Wisigoths, Ostrogots, et autres Vandales) envahirent les provinces de l’empire Romain. Il s’en accompagna une destruction de tous les vignobles et moyens de production du vin. Ce sont les Bénédictins qui ont relancé la viticulture en Italie, car le vin est essentiel à l’office religieux. C’est dans l’abbaye de Montecassino, au sud du Lazio (Latium), que Saint Benoit avait établi le siège des Bénédictins. Juchée sur une colline, cette abbaye domine la ville de Cassino dans le sud du Lazio. Montecassino est le centre de la viticulture moderne. Saint-Benoît édicta même une règle en dehors de la stricte observance monastique selon laquelle le vin soit considéré à chaque repas, comme l’une des bases de l’alimentation humaine. C’est donc depuis le Lazio, que cette viticulture s’est ensuite étendue dans toute l’Italie d’abbaye en abbaye.
l’époque moderne
Mais le fait que Rome soit la capitale de l’Italie,… et le chef lieu du Lazio, impose des exigences! Abreuver 2.5 millions d’habitants et autant de touristes, demande des ressources importantes. Pour répondre à la demande de la population, pendant longtemps les viticulteurs du Latium ont produit du vin en vrac en grande quantité, . Ce phénomène est assez classique aux alentours des grandes villes. En l’occurrence, les cépages les plus productifs et les plus robustes étaient privilégiés, au détriment des cépages historiques. Comme par exemple La Malvasia di Candia remplaçait petit à petit la Malvasia del Lazio plus fragile… Les cépages internationaux, mieux connus des touristes supplantaient peu à peu les cépages autochtones…
Pendant ce temps, la Toscane développait des vins de qualité dès le XVeme siècle. Et le Piémont créait le Barolo au XIXeme siècle. Alors que le Lazio suivait les autres régions d’Italie, privilégiant la production de masse.
Si les vins du Latium ne sont pas connus actuellement, il n’en a pas toujours été ainsi… Depuis l’antiquité, la haute aristocratie romaine, la bourgeoisie, le haut clergé, ne se sont jamais privé de vins de qualité. Comme le Cesanese del Piglio qui était le vin de prédilection des papes. Comme le Frascati qui a été le vin préféré de la Queen Mary. Ou alors le Caecubum qui était le vin mythique de la Rome Antique. Remarquons en passant que le Frascati é été la première appellation DOC en Italie en 1966.
Et maintenant?
Les meilleurs viticulteurs du Lazio ont toutefois petit à petit changé leur politique. Fin du XX eme siècle beaucoup se sont orientés vers la production de vins de qualité. De nombreuses caves ont diminué drastiquement leurs capacités de production et de stockage. Cincinnato par exemple a pratiquement divisé par 2 le nombre de ses silos.
Par ailleurs, ayant d’abord succombé à la mode des cépages internationaux, la plupart se sont focalisés sur les cépages autochtones, et en expriment l’originalité. Mais surtout, ils bénéficient de nombreux atouts: un climat équilibré entre ensoleillement et pluie, une température moyenne idéale, et un relief vallonné et montagneux qui avantagent la viticulture de qualité. Enfin les sous-sols sont souvent volcaniques et confèrent sapidité et minéralité aux vins.
Et dans cette recherche de qualité, se sont développées de nombreuses appellations, mettant en évidence des cépages ou des terroirs.
Bref les vins du Lazio ont récupéré depuis longtemps leur retard qualitatif par rapport aux meilleures régions. Il suffit de vérifier la manière dont ils sont cotés par des dégustateurs du type James Suckling. Leur handicap reste l’absence de réputation, due au fait que les touristes se limitent à la ville de Rome et ne visitent pas la région. Contrairement aux Pouilles, à la Sicile, et surtout à la Toscane…. Ceci nous permet donc d’avoir d’excellents rapports qualité prix dont ne profitent que les italiens bien souvent…. En attendant que la région soit connue ou reconnue.